Lily et la prison enchantée by Webb Holly

Lily et la prison enchantée by Webb Holly

Auteur:Webb, Holly [Webb, Holly]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Jeunesse
Éditeur: Commercial
Publié: 2016-01-14T15:56:06+00:00


6

— Ça y est ! Elle est partie se promener sur le pont.

Lily tendit le cou au-delà du tournant, dans le couloir.

— Suivons-la, alors, dit Georgie. Oh, Lily, pourquoi m’as-tu fait un si grand chapeau ? J’ai l’impression d’avoir un gâteau sur la tête !

Elles avaient finalement décidé que Georgie devait porter un charme, elle aussi, au cas où Maman l’apercevrait de loin. En apparence un peu plus âgée, elle portait une tenue à la pointe de la mode : Lily s’était inspirée d’une gravure colorée trouvée dans le Journal des dames et des demoiselles, que quelqu’un avait abandonné dans un des salons.

— Il est plus petit que sur le modèle ! protesta Lily. J’ai eu peur que tu ne bascules en avant, si je le faisais aussi grand. Et il ne ressemble pas vraiment à un gâteau. Peut-être à une meringue…

— Je ne comprends pas de quoi tu te plains, grommela Henrietta. Allons-y, Lily. Plus tôt je quitterai cet aspect bizarre, mieux ça vaudra !

Elle battit des ailes et secoua ses plumes vertes, irritée. Pour la sixième fois au moins, Lily se justifia :

— Si quelqu’un surgit, j’aurai un excellent prétexte pour justifier ma présence dans sa cabine. Tout le monde connaît l’existence de cet horrible perroquet, à bord. Je pourrai raconter que je l’ai trouvé en train de voler dans un coin et que je l’ai ramené. Mais il va falloir que tu pousses des cris perçants, tu sais. Cette sale bête fait toujours un bruit épouvantable.

Henrietta gronda – un bruit étrange, venant d’un perroquet. Lily fut surprise qu’elle puisse encore le faire avec un bec. Mais en fin de compte, le bec était purement imaginaire. Lily n’avait jamais appris à réaliser des charmes correctement, et ceux qu’elle venait de faire n’étaient presque pas tangibles : ils n’agissaient que sur la vue, ou presque. Si quelqu’un caressait Henrietta, il sentirait probablement encore sa fourrure en dessous… Cela dit, personne ne serait assez stupide pour caresser le perroquet de Mrs Archibald, réputé pour sa méchanceté autant que pour le bruit qu’il faisait. Et même si le charme n’était pas très perfectionné, Lily en était fière. À leur arrivée à Londres, elle avait aidé Georgie à les transformer toutes les deux en vieilles dames, mais n’avait jamais exercé ses pouvoirs sur une autre créature. Il lui avait fallu un certain temps, pendant lequel Henrietta avait été obligée de rester immobile et de regarder ses plumes pousser. Elle était encore d’une humeur exécrable.

— Allez, à tout à l’heure, dit Georgie. Sois prudente, Lily. Et fais vite ! Juste quelques minutes, d’accord ? Nous ne savons pas combien de temps elle va rester sur le pont.

Lily hocha la tête, et regarda sa sœur s’éloigner dans le couloir à la suite de Maman.

— Pourquoi ta mère a-t-elle choisi un perroquet comme animal de compagnie artificiel ? grogna Henrietta. J’espère que tu ne t’imagines pas que je vais m’envoler, Lily. J’ai encore des pattes, sous cette apparence, tu sais. Ça ne serait pas possible.

— Bats des ailes, c’est tout.



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