Secret d'état by James Patterson & James O Born

Secret d'état by James Patterson & James O Born

Auteur:James Patterson & James O Born [Patterson, James & Born, James O]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782253236887
Éditeur: Le livre de poche
Publié: 2018-01-15T00:00:00+00:00


CHAPITRE 21

Ma mère passa près de moi avec décontraction afin de gagner le salon.

— J’ai appelé Natty pour que vous cherchiez Bailey Mae ensemble, me lança-t-elle. Vos qualités respectives se compléteront à merveille dans cette tâche.

— Je suis sur la trace de trois inconnus, lâchai-je en me tournant vers mon aîné. As-tu refilé de ton poison à des étrangers, ces derniers temps ?

— Je t’ai déjà dit que je n’avais pas vu les mecs de la photo, répliqua-t-il. Et je ne vends qu’à des clients réguliers.

— Menteur. Arrête de jouer au con. Ces trois-là ont un lien avec Bailey Mae. J’ignore encore lequel. Et avec les Wilks. J’en suis sûr.

— Tu n’es sûr de rien du tout, oui ! Tu prétends seulement être le détective privé de ce bled de merde. Bailey Mae a sans doute fugué. Je n’ai pas de temps à perdre avec ces âneries. J’ai une affaire à gérer, moi.

— Refourguer des saloperies à de pauvres hères, genre ? Comme l’héroïne qui a tué Mabel ?

— Je ne donne pas dans l’héroïne ! s’indigna-t-il. Et je n’ai jamais rien vendu à Mabel. Si elle s’était adressée à moi, je t’en aurais parlé.

C’en fut trop. Les excuses hypocrites de Natty afin de justifier ses trafics eurent raison de mon sang-froid. Je lui balançai mon poing en pleine tronche. Fort. Si fort que c’est moi qui en eus mal à la tête.

À sa décharge, il se releva promptement. Sautant sur ses pieds, il se jeta sur moi comme un taureau furieux. Je reculai sous l’assaut, et nous nous affalâmes sur la table basse, la réduisant en miettes et expédiant des magazines aux quatre vents.

Ignorant les cris de notre mère qui nous demandait de nous calmer – elle alla jusqu’à employer des gros mots, ce qui ne lui ressemblait guère –, nous détruisîmes son salon, renversant ses livres, tordant son lampadaire, retournant son fauteuil de repos sous lequel mon frangin maigrelet se retrouva coincé un moment. Était-ce à cause du sang que j’avais perdu ? Avais-je sous-estimé les capacités à se battre de Natty ? Quoi qu’il en soit, je ne le dérouillai pas en deux temps trois mouvements, contrairement à ce que j’avais espéré. Le bougre résistait. Dans sa partie, il avait certainement été obligé de se battre avant d’avoir les moyens de se payer un garde du corps.

Nous nous relevâmes et nous octroyâmes une courte pause. Je me réfugiai près de la cheminée afin de reprendre mon souffle, tandis que, de son côté, il se rencognait dans la porte de la cuisine.

Soudain, un drôle de bruit retentit, un peu comme le carillon d’une horloge. Mon frère s’écroula sur le sol en se tenant le crâne, et ma mère surgit derrière lui, armée d’une lourde poêle à frire en fonte.

— Tu tiens à en tâter aussi, Bobby ? m’apostropha-t-elle en me fixant de ses calmes yeux bruns.

Je contemplai Natty qui, à quatre pattes, secouait la tête.

— Non merci, répondis-je.

Mieux valait éviter une rencontre avec cette foutue casserole.



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