Pas si loin des tombes by Alexandra Frair

Auteur:Alexandra Frair [Frair, Alexandra]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Éditeur: Librinova
Publié: 2021-02-18T23:00:00+00:00

Après avoir remercié la jeune femme, Chloé prit la direction de l’ascenseur, se félicitant intérieurement ne pas avoir mis de talons. Elle se sentait plus nerveuse qu’elle ne l’aurait cru et elle ne doutait pas qu’entendre le son de ses chaussures claquant sur le parquet ciré du hall lui aurait tapé sur le système. Elle entra dans la cabine d’ascenseur et appuya sur la touche lui permettant de rejoindre le quatrième étage. Elle suivit les indications qu’on lui avait fourni, à droite en sortant de l’ascenseur puis couloir de gauche, septième porte à droite numéro 42.

Elle marqua un temps d’arrêt lorsqu’elle se retrouva face à la porte close. Devait-elle frapper tout en sachant pertinemment que quoi qu’il en soit elle n’obtiendrait pas de réponse ? Comment allait-elle amener le sujet ? Elle inspira un bon coup -après tout elle ne pouvait plus reculer- et frappa deux coups contre la porte de chêne avant d’actionner la poignée.

La chambre 42 avait plus l’air d’une petite suite d’hôtel que d’une chambre de maison de repos. La pièce aurait été baignée de lumière si le soleil avait été de la partie, une belle moquette blanc cassé recouvrait le sol, de jolis tableaux ornaient les murs, le lit qui trônait à gauche de la pièce n’était pas médicalisé, un bureau en chêne massif se trouvait sous l’une des fenêtres donnant sur le parc. C’est devant la seconde fenêtre que Chloé découvrit Madame Audifredi.

La femme ne prêta aucune attention à la nouvelle arrivante. Elle gardait ses doigts osseux croisés sur ses maigres cuisses recouvertes d’une couverture à carreaux beiges et marron, le dos appuyé contre le dossier de son fauteuil fleuri. Le regard dans le vague, inexpressif comme toujours. Ses cheveux blonds étaient impeccablement tirés en une petite queue de cheval basse, dégageant un visage blême aux traits creusés, fatigués.

Chloé lui dit bonjour du ton le plus doux qu’elle le pouvait avant de s’avancer dans la pièce pour s’assoir sur la chaise de bureau. Elle ne put pas s’installer exactement en face de Madame Audifredi, mais de là où elle était, il lui était possible de voir le visage de la pauvre femme.

— Madame, vous ne me connaissez pas et la raison de ma venue va vous sembler plus qu’étrange.

Silence.

— Je m’appelle Chloé Hopkins, et j’habite dans votre ancienne maison avec mon mari et ma fille.

Comme elle s’y était déjà préparée, Chloé ne fut pas étonnée de l’absence totale de réaction de l’ancienne voisine de Ruth. Pas même un battement de cil. Rien. Elle décida donc de poursuivre sans faire de pause. Après tout, elle était venue jusqu’ici pour délivrer un message et rien d’autre. Il ne lui avait pas été demandé d’obtenir de réponse.

— Depuis que nous vivons là-bas, ma fille et moi avons été témoin de plusieurs faits étranges que je ne vais pas vous détailler. Hier, j’ai fait venir un médium chez moi, il a parlé avec votre défunt mari. Je l’ai entendu également. Il semble qu’il soit bloqué ici parce qu’il sait que vous êtes ici depuis sa mort.

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