L'Horlogerie neuchâteloise by Auguste Bachelin

L'Horlogerie neuchâteloise by Auguste Bachelin

Auteur:Auguste Bachelin [Bachelin, Auguste]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai et Chronique, Historique, Littérature suisse romande et des régions voisines, 19e
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2024-02-05T00:00:00+00:00


XXI

LA DÉCORATION HORLOGÈRE

À peine un objet d’utilité est-il inventé, que l’homme cherche immédiatement à l’orner. Les premières montres fabriquées à Nuremberg dès le commencement du XVIe siècle, et dites œufs de Nuremberg, se parèrent bientôt de sujets gravés ; on les suspendait au cou par une chaîne. Elles passèrent d’Allemagne en Angleterre, en 1577. Lourdes d’abord, elles diminuèrent peu à peu de volume. Il est à supposer que la pièce présentée à Daniel JeanRichard par le marchand de chevaux Peter était des plus simples, car les montres qu’il fabriqua sont à cuvette lisse et sans ornement. Cependant au XVIIe siècle les montres sont décorées, ainsi que les cadrans : l’utile ne suffit plus, il lui faut le complément de l’élégance.

Les émailleurs de Blois peignaient des boîtes de montres, des bagues et autres objets ; c’est peut-être cette mode qui engagea Jean Petitot, de Genève, à traiter ce genre dans lequel il se fit une réputation si justement méritée.

La montre, devenue un objet de luxe et de toilette, s’agrémenta par la ciselure, la gravure, l’émaillerie, l’opposition de métaux divers, et fut en rapport permanent avec l’orfèvrerie. Au XVIIIe siècle, son décor est des plus variés ; la mode est aux chaînes, dites châtelaines, avec clefs ornées, et aux cachets. Le goût des artistes français en fait des pièces d’une incomparable élégance recherchées aujourd’hui par les collectionneurs.

L’horlogerie s’implantant subitement dans un milieu agricole, comme les Montagnes neuchâteloises, devait manquer d’abord des éléments nécessaires à la décoration de la montre ; mais dans les premières années du XVIIIe siècle on pratique avec succès chez nous l’émaillerie et la gravure.

L’art d’appliquer l’émail sur plaques de métal à l’usage des cadrans pour montres de poche se pratiquait à Paris et en Angleterre à partir du XVIIe siècle, mais on n’émaillait que l’or et l’argent ; un cadran d’émail était donc d’un prix élevé. C’est au XVIIIe siècle qu’on remplace les métaux précieux par la plaque en cuivre. L’émaillure était faite par des orfèvres-bijoutiers et la peinture des chiffres par des peintres sur porcelaine. Mais au milieu du siècle passé, la fabrication des cadrans en émail devint une industrie indépendante.

C’est sur l’émail du cadran que les peintres en lettres, en ornements et en sujets firent leurs essais décoratifs. Ces artistes, rares d’abord, devinrent nombreux et arrivèrent à produire des travaux remarquables par l’habileté de la main. Nous citerons tout d’abord les Benoit, qui se distinguèrent dans ce genre spécial.

Louis Benoît naquit aux Ponts en 1732 et y mourut en 1825, dans sa quatre-vingt-treizième année. « L’âge avancé où est parvenu Louis Benoît, nommé pour cela le vieux major des Ponts, écrit le pasteur Andrié, est ce qu’il y a de moins remarquable dans la carrière de cet officier qui n’était pas un homme ordinaire. On était étonné de l’étendue et de la variété de ses lumières, de son amabilité et de la politesse de ses manières. Cependant il n’habita jamais hors de son village natal et ne reçut que quelques mois de leçons d’un régent de campagne.



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