Le festin de l'araignée by Tabachnik Maud

Le festin de l'araignée by Tabachnik Maud

Auteur:Tabachnik, Maud [Tabachnik, Maud]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller, Policier
ISBN: 9782878586251
Google: PiYWfOO3tHQC
Amazon: B007K7C4YQ
Éditeur: Viviane Hamy
Publié: 2012-03-13T23:00:00+00:00


J'avais quinze ans quand j'ai vu mon père avec ma sœur dans la grange.

Elle pleurait très fort, et mon père tentait de la faire taire.

Trois mois plus tard, on a retrouvé le corps de ma sœur dans le ravin du mont Floyd.

Un camarade, à l'école, m'a dit en ricanant que ma sœur était enceinte.

Ça m'a rendu fou de rage et je l'ai tellement frappé que j'ai été renvoyé de l'école.

Mon père n'a rien dit quand je lui ai raconté.

À la suite de ça, ma mère s'est enfermée dans sa chambre et n'en est plus sortie.

Ils l'ont emmenée à l'hôpital dans un état d'extrême faiblesse, et mon père m'a interdit d'aller la voir.

Un matin, le prédécesseur de Rossard est venu chez nous avec un autre policier, et il nous a dit que ma mère s'était jetée par la fenêtre la nuit d'avant.

Je revois encore mon père les toiser de toute sa hauteur.

Il portait la barbiche comme le Président Lincoln et il était très impressionnant.

C'est mon oncle qui s'est chargé de l'enterrement et des formalités, parce que mon père n'avait pas pardonné à ma mère de s'être supprimée ; surtout que c'était arrivé peu de temps après le suicide de ma sœur.

À partir de ce moment-là, mon père s'est encore plus renfermé sur lui-même.

Il allait prier tous les jours à l'église baptiste et les gens compatissaient. Mais lui ne se plaignait pas.

Le dimanche, nous passions notre temps à prier et à étudier la Bible.

Mon père tonnait de plus en plus contre le monde et ses dépravations et me mettait sans cesse en garde.

Il m'infligeait toutes sortes de châtiments pour m'apprendre, disait-il, à discipliner mon corps et ne pas craindre la douleur. « La douleur est femelle, elle affaiblit l'homme. Tu dois apprendre à la maîtriser ! » Parfois, il m'arrivait de me révolter, quand il m'obligeait, par exemple, à marcher pieds nus sur des pierres coupantes jusqu'à ce que mes pieds soient en sang. « Comprends-tu à présent ce qu'a enduré Notre Seigneur ? Et ce que les hommes Lui font ? Chaque jour ils Le recrucifient ! Veux-tu recrucifier Notre Seigneur ? »

Il mangeait très peu. Il disait que la nourriture empoisonnait nos corps et me citait souvent tel saint qui pouvait rester des semaines sans se nourrir.

Un jour, c'était l'hiver, on a frappé à notre porte et je suis allé ouvrir.

Nous ne recevions jamais personne et mon père est resté en arrière.

Sur notre seuil, j'aperçus un homme qui riait et une femme qu'il tenait par le bras.

– Salut ! m'a-t-il dit, je parie que tu es le fils d'oncle Arthur !

Il s'est penché et a aperçu mon père derrière moi.

– Arthur ? Qu'est-ce que tu fais dans le noir ? C'est moi, Johnny. Tu ne me reconnais pas ?

Mon père s'est approché.

– Johnny ? le fils de Sigismond ?

– Absolument ! ton petit-neveu ! On peut entrer ?

J'ai lancé un coup d'œil à mon père qui m'a fait signe de les laisser passer.

Il nous a présenté la femme qui l'accompagnait, et qui, paraît-il, était son associée.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.