L'évadé de Saint-Martin by Dupuy Olivia

L'évadé de Saint-Martin by Dupuy Olivia

Auteur:Dupuy, Olivia [Dupuy, Olivia]
La langue: fra
Format: epub
Tags: traité
ISBN: 9782817708263
Éditeur: doi:Jtcsfdafdsfdcfdb
Publié: 2021-01-10T23:00:00+00:00


Le troisième jour, incapable de rester seule une minute de plus et obnubilée par le meurtre de René Richard, Monique décida qu’il était temps de passer à l’action de manière radicale. Elle farfouilla dans son armoire, remit la main sur la perruque qu’elle avait portée à la dernière Saint-Sylvestre – cheveux blonds, lisses, coupés au carré – et sur une immense étole blanc cassé qu’elle enroula autour de son vieux manteau noir. Elle ajouta la touche finale : ses lunettes de soleil spécial presbytie, noires et dorées. Elle s’admira dans la glace de la salle de bains et, satisfaite, entrouvrit doucement la porte de sa chambre.

Le couloir était désert. Monique, doucement, avança vers la sortie de l’Ehpad, située au bout du couloir. Il restait l’obstacle le plus important : l’agent d’accueil. Elle commençait déjà à transpirer sous son étole en pure laine. Passant devant une chambre, elle aperçut une pensionnaire en train de dormir sur son lit. Elle se glissa près d’elle et appuya sur la sonnette d’appel. Vite, elle retourna dans le couloir puis se cacha dans le renfoncement qui menait aux toilettes du personnel. Le cœur battant, Monique tenta de respirer calmement. Elle savait qu’Alice, la jeune aide-soignante de 22 ans, était de service.

Bingo ! Elle la vit entrer dans la chambre et en ressortir quelques instants plus tard. Puis, comme Monique l’avait prévu, Alice se dirigea vers l’accueil de l’Ehpad pour voir Eddy… Monique les avait surpris plus d’une fois en train de se bécoter près du bureau de la directrice. Restait à savoir s’ils feraient de même aujourd’hui… Monique n’eut pas à attendre longtemps : les deux amoureux roucoulaient, cachés derrière une porte. C’était le moment idéal ! Au moment où elle s’apprêtait à sortir de l’Ehpad, on l’agrippa par la manche.

— Alors comme ça, on se fait la malle sans moi ?

Monique reconnut la voix d’Henriette, mais pas sa physionomie. Elle portait un foulard de toutes les couleurs noué sous le menton et des lunettes à triple foyer qui grossissaient affreusement ses yeux.

— Vite, dépêchons-nous, on ne sait jamais combien de temps ils s’embrassent, ces deux-là…

Les deux femmes franchirent la porte vitrée de la maison de retraite, pour tourner à droite en direction du centre-ville. Elles avançaient cahin-caha, s’aidant l’une l’autre, essoufflées et silencieuses. Au bout de dix minutes de marche, elles s’effondrèrent sur un banc non loin de l’église, épuisées. Monique regarda Henriette et éclata de rire :

— C’est quoi ces lunettes ?

— C’est celles de Raoul. Je les lui ai piquées pendant sa sieste. Le problème, c’est que je ne vois rien avec !

Monique hoquetait.

— Tu es complètement folle ! Alors, tu marches, maintenant ?

— Tu me vois, dans la rue, en déambulateur ? Je me ferais arrêter tout de suite… Ça fait deux jours que je m’entraîne, et je n’ai presque plus mal à la cheville. Un vrai miracle. Tu sais, Monique, je te préfère vraiment avec cette coiffure plutôt qu’avec ta permanente de caniche.

— Henriette, je t’interdis de me parler de caniche.



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