L'alliage de la justice by Brandon Sanderson

Auteur:Brandon Sanderson [Sanderson, Brandon]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

11

Debout près de la rambarde, Miles alluma son cigare. Il en tira quelques bouffées, puis libéra lentement un filet de fumée âcre entre ses lèvres.

— Ils ont été repérés, patron, annonça Tarson en entrant.

Le bras de Tarson était en écharpe ; la plupart des hommes seraient encore au lit après avoir reçu une balle comme lui. Mais Tarson était un Biceps en plus de posséder du sang de koloss. Il guérirait très vite.

— Où ça ? demanda Miles, baissant les yeux pour surveiller l’installation de la nouvelle planque.

En dehors de Tarson, il n’y avait ici avec lui que Tenaille, son numéro trois.

— Ils se trouvent à l’ancienne fonderie, dit Tarson, qui portait toujours le chapeau de Miles. Ils ont parlé aux mendiants du coin.

— On aurait dû tous les jeter dans le canal, grommela Tenaille en grattant la cicatrice à son cou.

— Pas question que je commence à tuer des mendiants, Tenaille, dit doucement Miles. (Il portait deux revolvers d’aluminium qui luisaient à la lumière électrique de cette vaste pièce.) Tu serais étonné de savoir à quelle vitesse quelque chose comme ça peut se retourner contre toi ; si ça monte le quart-monde de la ville contre nous, toutes sortes d’informations gênantes vont arriver jusqu’aux constables.

— Ouais, bien sûr, répondit Tenaille. Mais je veux dire, ces mendiants… ils ont vu des choses, patron.

— Wax les aurait découvertes de toute façon, rétorqua Miles. C’est un vrai rat, celui-là. Quel que soit l’endroit où on ne veut surtout pas qu’il aille, c’est là qu’on le trouvera. D’une certaine façon, ça le rend imprévisible. Je suppose que tes pièges explosifs – aussi infaillibles que tu les aies déclarés – ont été inefficaces ?

Tenaille toussa dans sa main.

— Dommage, reprit Miles.

Il prit le briquet d’argent qu’il tenait toujours en main après avoir allumé son cigare et le remit dans sa poche. Il arborait le sceau des garde-loi de Franc-Madil. Sa seule vue mettait les autres hommes mal à l’aise. Miles le gardait malgré tout.

L’espace qui se déployait devant eux était entièrement dépourvu de fenêtres. De grosses lampes électriques aveuglantes pendaient au plafond, et des hommes installaient du matériel de forge. Miles était sceptique. Une fonderie souterraine ? Mais M. Costard promettait que ses conduites et ses ventilateurs électriques permettraient d’évacuer la fumée et de faire circuler l’air. Sans compter que les fours électriques qu’ils utiliseraient ici dégageraient beaucoup moins de fumée.

La pièce était très curieuse. Un grand tunnel plongeait dans les ténèbres du côté gauche de la pièce, et des rails y étaient installés. Les prémices, disait M. Costard, d’une ligne de chemin de fer souterraine dans la ville. Comment traverserait-elle les canaux ? Sans doute devrait-elle circuler en dessous. Étrange image.

Pour l’heure, ce tunnel n’était qu’un essai. Il parcourait une brève distance en direction d’un grand bâtiment de bois, où Miles pouvait cantonner le reste de ses hommes. Il en avait une trentaine de plus. Pour l’heure, ils étaient en train de rapporter des caisses de fournitures et le restant de leur aluminium. Il n’y en avait pas beaucoup.

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