La colère noire by William P. McGivern

La colère noire by William P. McGivern

Auteur:William P. McGivern [McGivern, William P.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature américaine
Google: TDe3nQEACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1970-02-14T23:00:00+00:00


CHAPITRE XII

Retnick se rendit à pied dans la Dixième Avenue et fit signe à un taxi en maraude. Ce qu’il devait faire était fort simple : dénicher Red Evans et l’amener à New York. La façon de s’y prendre n’était pas si simple, mais il ne s’en souciait pas. Pour le moment, ce qui l’inquiétait, c’était Dave Cardinal et l’intérêt que le truand portait à Marcia. Ce souci n’avait aucun sens, mais Retnick ne pouvait le chasser. Pourquoi s’inquiéter de ce qui pouvait arriver à sa femme ? Logiquement, il aurait dû s’en foutre, mais la réponse logique était fausse. Il se souciait réellement d’elle sans comprendre pourquoi.

Le chauffeur se retourna d’un air interrogateur et Retnick lui donna une adresse du côté de la Quatre-vingtième Rue est, près de l’appartement qu’il avait partagé avec Marcia. Il alluma une cigarette et, pendant le trajet à travers la ville endormie, il tenta d’analyser ses sentiments. Sans résultat. Il se dit enfin que c’était parce qu’Amato était dans le coup. Si Amato avait songé à l’atteindre à travers Marcia, cela suffisait à faire d’elle une alliée, même si les conséquences à tirer pouvaient paraître vaines et absurdes. « Ça doit être ça », pensa-t-il.

Il régla le chauffeur et longea le trottoir, sur le côté de la rue qui faisait face à son appartement.

Il connaissait bien ce quartier ; il n’y avait pourtant vécu que quelques mois. Mais il avait eu le temps d’apprendre la rue par cœur. Il se la rappelait même avec plus de précision que les ruelles du faubourg où il était né et où il avait grandi.

Retnick s’arrêta dans l’ombre d’un arbre et leva les yeux vers l’appartement de sa femme. Une lueur dorée filtrait faiblement entre des rideaux tirés. Pourtant elle ne devait pas être rentrée, il le savait. Il resta un moment pétrifié à contempler les fenêtres. Il lui était difficile de réaliser qu’il avait habité là, et plus difficile encore d’imaginer l’homme qu’il avait été autrefois.

Soudain, à sa gauche, les phares jaunes d’un taxi balayèrent la rue. Retnick se rapprocha d’un arbre au moment où le taxi ralentit et s’arrêta à quelques mètres de l’immeuble de Marcia. Un homme descendit, paya le chauffeur et le taxi repartit.

Un lourd silence retomba, une fois le bruit de moteur évanoui dans la nuit. Pendant quelques instants la rue fut tranquille ; puis Retnick entendit le martèlement d’un pas masculin sur le trottoir. L’homme émergea de l’ombre en face de Retnick et s’arrêta pour regarder distraitement la porte de la maison de Marcia. Puis il continua sa promenade, les mains enfoncées dans les poches de son pardessus, le chapeau baissé sur ses traits sombres. Retnick le reconnut lorsqu’il passa sous la lumière du lampadaire. C’était Dave Cardinal, l’homme de main d’Amato. Ce n’était pas un chien enragé comme Joe Lye, mais un redoutable esbroufeur, qui adorait jouer les terreurs. Tout à fait indiqué pour épouvanter une pauvre fille.

Cardinal s’arrêta deux immeubles plus loin et regarda autour de lui. Puis il se jeta vivement dans l’ombre et se fondit dans la nuit.



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